Cette année l’hiver peine à s’installer. Quelques dizaines de centimètres de neige tombées au milieu du mois de janvier ont pu être conservés grâce au froid polaire descendu sur les Alpes. L’ensemble des pentes est donc recouvert d’une couche de neige bien stabilisée voire glacée, offrant ainsi de très belles voies d’accès vers les sommets proches d’Annecy. La saison si tardive et les conditions peu favorables nous avaient presque fait oublier les skis, relégués au fond du garage, au profit du trail running ou du VTT. Il était donc temps de remédier à cet oubli en programmant quelques sorties de ski de randonnée.
La première d’entre-elles allait se situer juste en face des Aravis, du côté du Col de la Colombière. L’objectif était de rejoindre le col de Balafrasse en partant un peu au-dessus du Chinaillon, à partir du point de fermeture de la route. J’avais justement réalisé un parcours similaire quelques mois auparavant pour saisir des paysages d’automne. La comparaison des deux articles peut d’ailleurs être assez surprenante car plusieurs photos ont été prises au même endroit.
La première photo était justement prise à proximité du Col de la Colombière et offrait, comme en automne, une superbe vue sur la Tournette au fond.
Le cadrage suivant me rappelait également une des perspectives saisies à l’automne.
Après avoir pris le temps de contempler ces quelques paysages, notre groupe de quatre trouvait son rythme de croisière. Chacun progressait tant bien que mal sur la couche de neige gelée, obligeant parfois à multiplier les conversions pour éviter de glisser. Les couteaux auraient certainement apporté un supplément d’accroche non négligeable à ce stade. Cela n’empêchait pas Jérémy de monter avec style.
Plus haut, le contournement du Lac de Peyre était méconnaissable et il était difficile de s’imaginer la beauté du point d’eau sans la couche de neige pour le recouvrir.
Nous approchions finalement du sommet avec le col en vue, surplombé à sa gauche par la Pointe Blanche.
Un dernier petit enchaînement de conversions nous amenait au Col de Balafrasse, point culminant de notre sortie.
La descente suivante allait me faire passer l’envie de prendre des photos tant les skis vibraient sur la couche de glace. L’effort pour slalomer au milieu d’un mélange de neige croutée en surface, de plaques de glace ou de tôle ondulée détournait en effet grandement l’attention du paysage. C’est au terme d’une descente sans plaisir que nous rejoignions les voitures. Heureusement, nous allions surtout garder de cette sortie de très belles vues de la montée qui compensaient la douleur de la descente.
Nous allions tout naturellement remettre cela le week-end suivant en essayant une pente davantage préservée. A vrai dire c’est Julien qui allait se charger de fournir la motivation nécessaire pour se lever à 6h car l’idée de refaire une descente aussi peu agréable que la semaine d’avant ne m’enchantait guère. Le rendez-vous était donc pris pour atteindre le Trou de la Mouche par la combe de Pacally, un grand classique des Aravis. Nous arrivions sur le parking des Confins, notre point de départ, un peu avant 8h. Le temps était clair et déjà les pointes des montagnes alentours étaient éclairées par le soleil levant. Une belle matinée semblait se profiler. Nous attaquions assez rapidement la montée tandis que les belles perspectives se succédaient.
Seules les traversées sur la glace allaient nous poser quelques soucis mais les 1000m de dénivelé allaient finalement être avalés rapidement. C’est en franchissant le dernier mur que nous voyions finalement apparaître le soleil, caché durant toute l’ascension par la pente.
Arrivés sur la crête, la lumière se faisait plus franche et le Trou de la Mouche apparaissait enfin très proche.
La dernière partie de la montée nécessitait de finir à pieds avec les skis sur le dos. La vue à cet instant était magique, avec une perspective sur le Mont-Blanc bien dégagée. Le ski de randonnée a cela de particulier qu’il permet d’évoluer dans des endroits exceptionnels. En effet, se retrouver à flanc de montagne, avec une lumière magique et une vue extraordinaire apporte rapidement la récompense espérée durant la montée.
Après quelques minutes de montée, skis sur le dos, nous arrivions finalement au point culminant de la matinée. La vue sur les Aravis et la Pointe Percée depuis le Trou de la Mouche était comme toujours impressionnante.
Le temps de nous équiper, nous repartions pour une descente qui allait se trouver aussi peu agréable que la semaine précédente. Nous revenions donc pleinement satisfaits de cette sortie mais le besoin de poudreuse se faisait tout de même sentir.
Espérons que celle-ci sera bientôt au rendez-vous et que nous pourrons très prochainement étrenner les gros skis !
A très bientôt pour de nouvelles aventures sur la neige !
Fred